
Depuis des décennies, on entend dire que « porter une casquette ou un couvre-chef régulièrement fait tomber les cheveux ». Ce mythe persistant s’est transmis de génération en génération, entre croyances populaires et pseudo-conseils de coiffeurs. Mais qu’en est-il réellement d’un point de vue médical ?
En réalité, porter un couvre-chef n’est pas responsable d’une alopécie androgénétique. Cependant, dans certaines conditions précises, notamment lorsque le cuir chevelu est étouffé, humide ou irrité, des pathologies dermatologiques peuvent apparaître et favoriser indirectement la chute de cheveux.
L’idée que les casquettes, bonnets ou chapeaux puissent provoquer une calvitie repose sur une croyance erronée : celle que le cuir chevelu aurait besoin de “respirer”. Or, le cuir chevelu ne respire pas : les follicules pileux sont nourris par la microcirculation sanguine et non par l’air ambiant.
Ainsi, aucun couvre-chef porté de manière raisonnable ne coupe l’oxygénation du cheveu ni ne provoque sa chute.
Les causes principales de la perte de cheveux sont hormonales, génétiques ou inflammatoires, mais certainement pas mécaniques dans la majorité des cas.
Si les casquettes ou bonnets ne sont pas responsables d’une alopécie androgénétique, ils peuvent en revanche aggraver certaines affections du cuir chevelu lorsque portés dans de mauvaises conditions.
Porter un couvre-chef trop serré, de manière prolongée, peut créer un microclimat chaud et humide sur le cuir chevelu.
Ce phénomène favorise la macération, c’est-à-dire une humidité constante qui perturbe la flore cutanée et le film hydrolipidique protecteur. Résultat : un terrain idéal pour le développement d’irritations ou d’infections locales.
La dermite séborrhéique est une affection inflammatoire chronique du cuir chevelu, souvent aggravée par la chaleur, la transpiration et l’humidité. Le port fréquent d’un couvre-chef mal aéré peut accentuer la prolifération de la levure Malassezia, responsable de cette inflammation.
Elle se manifeste par :
À terme, l’inflammation chronique peut fragiliser les follicules et contribuer à une chute réactionnelle.
Autre complication possible : la folliculite, une infection bactérienne ou fongique du follicule pileux. Elle se traduit par des boutons douloureux sur le cuir chevelu, parfois accompagnés de croûtes. Dans les cas répétés, ces lésions peuvent laisser des micro-cicatrices entraînant une perte de cheveux localisée.
Enfin, le frottement répété d’un couvre-chef rigide ou mal ajusté peut irriter mécaniquement certaines zones, notamment la ligne frontale. Ce phénomène reste rare, mais chez les personnes sujettes à une alopécie de traction (comme dans certains styles capillaires serrés), il peut accentuer la perte de cheveux.
Porter une casquette ou un chapeau reste parfaitement compatible avec une bonne santé capillaire, à condition de respecter quelques règles simples :
Ces gestes simples préviennent la macération et limitent le risque d’inflammation locale.
Le port d’un couvre-chef n’est pas une cause directe de calvitie. La chute de cheveux liée à l’alopécie androgénétique est un processus dépendant d’une sensibilité hormonale et génétique. En revanche, le port prolongé et non hygiénique d’un couvre-chef peut favoriser des affections inflammatoires du cuir chevelu (dermite, folliculite, irritation, traction), qui fragilisent les follicules pileux.
Non. Aucune étude scientifique ne démontre de lien direct entre le port d’une casquette et la calvitie androgénétique.
C’est une idée fausse : les follicules sont nourris par le sang, pas par l’air. Le cuir chevelu ne “respire” pas au sens physiologique.
Oui. Un environnement chaud et humide sous un couvre-chef mal ventilé peut favoriser une dermite.
Il suffit de privilégier des matières respirantes, d’éviter les modèles trop serrés et de laver régulièrement le tissu pour éviter la macération.
Non, mais il est recommandé d’adapter le port et l’hygiène du couvre-chef.